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Photo du rédacteurROUTE DOUZE

Le cercle

Symbolisés par le cercle, les groupes d'entraide existent depuis toujours. De tous temps, les hommes et les femmes ont ressentis le besoin de se regrouper pour résoudre leurs difficultés et pour trouver des solutions à leurs problèmes.


À notre époque, les groupes anonymes, originellement initiés par Alcooliques Anonymes ont formé le cercle pour s'entraider et faire face à une difficulté face à laquelle aucune solution viable n'avait été trouvée jusque-là.

Le principe que l'on retrouve dans les groupes d'entraide, est le principe d'universalité. Ce principe démontre qu'en se regroupant, les personnes se reconnaissent les unes les autres et ceci leur permet de relativiser et dédramatiser leur réalité particulière. Un homme ou une femme en difficulté, par exemple, comprendra en écoutant l'histoire d'une autre personne dans une situation semblable, que son problème n'est pas unique. Découvrir comment l'autre gère sa situation, permet de ne plus se sentir seul et devient une source d'espoir et de motivation.


L'aspect d'entraide inhérente à ces groupes est un autre facteur qui contribue à l'amélioration de la situation des participants. Au nom de l'entraide, une personne se centre sur la réalité d'une autre personne aux prises avec une situation semblable à la sienne. "On enseigne bien ce qu'on a besoin d'apprendre", dit l'adage. Ainsi en aidant une autre personne, l'aidant s'aide lui-même en aidant l'autre à trouver des solutions à son problème. Pour la personne aidée, la confiance s'établit sur la base de la similitude. Si cette personne réussit à s'en sortir, se dit la personne aidée, pourquoi pas moi?


Avec le temps, une certaine maturité s'installe dans ces groupes. Au fur et à mesure de l'évolution du groupe, les anciens deviennent de plus en plus confiants et accueillants et les nouveaux y trouvent rapidement une connexion salutaire.


Évidemment, le principe voulant que là où on trouve l'homme on trouve "l'hommerie" s'applique aussi à ces groupes.  Parfois des nouveaux n'auront pas l'accueil et l'écoute nécessaires. Un membre fera une remarque malheureuse où aura un comportement discutable. De telles choses font partie de l'évolution de ces groupes. C'est pour cette raison qu'un groupe d'entraide en santé aura un comité ayant pour mission d'encadrer le fonctionnement du groupe. Ce comité composé de membres volontaires se réunit sur une base régulière afin de s'assurer que le groupe fonctionne de façon saine et appropriée. Cette "conscience de groupe" reflète l'esprit du groupe et s'assure de le respecter.  C'est un petit cercle qui prend soin du grand cercle à l'intérieur de celui-ci. 


En conclusion, les groupes d'entraide de toutes sortes sont une composante importante et essentielle de notre paysage psychosociologique. Ils répondent à des besoins que les services "professionnels" n'arrivent pas toujours à combler. Rien ne peut égaler la rencontre d'un alcoolique en rétablissement avec un alcoolique actif qui veut s'en sortir. Aucun père séparé, divorcé faisant face à de multiples difficultés ne peut se sentir davantage compris qu'en rencontrant un autre père qui gère une situation similaire.  Une mère monoparentale victime de violence conjugale aura confiance en une femme vivant ou ayant vécu une telle situation... 

Donner au suivant est donc l'esprit de ces groupes qui aident des millions d'individus de par le monde. Et si le cercle peut en être leur symbole, ça ne veut pas dire qu'ils tournent en rond, mais qu'au contraire, la réunion est une source de réunification. "Cure is people" (la cure c'est les gens) entendrons-nous dans ces groupes. Parce que si la souffrance nous isole et nous divise, le retour vers l'autre nous permet de soustraire nos peines, d'additionner nos joies et de multiplier les mains tendues et les bras ouverts.


Pierre Eugène Rioux, psychosociologue


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